Résumé :
Dans les Sept Royaumes, on les appelle les Graceling – des êtres rares, dotés de pouvoirs incroyables. Katsa, elle, peut tuer un homme à mains nues et son oncle, le roi des Middluns, l’oblige à assassiner pour son compte. La rencontre de la tueuse avec le prince Po, un autre Graceling, va changer le cours de son existence…
Graceling est le premier tome d'une saga composée de 3 volumes – Graceling – Fire et Bitterblue. J'ai d'ores et déjà dévoré les deux premiers tomes et suis en pleine lecture du 3ème sortit en 2012. J'ignore encore si un quatrième tome est prévu, ou si Bitterblue est le dernier tome de la saga, mais pour éviter tout spoilers j'ai décidé de ne faire aucune recherche à ce sujet tant que je n'aurais pas tourné la dernière page du roman
Tout d'abord une petite précision, j'ai commencé la saga par le tome 2 – Fire, (erreur d'achat du à la manie des éditeurs de donner très peu d'indication sur la place chronologique des romans), et mon amour de cette univers a donc techniquement commencé avant ma découverte du premier tome que je me suis procuré par la suite. Néanmoins, je n'ai absolument pas été gênée par cette erreur en lisant Fire, en effet, les deux histoire se situent certes dans le même univers mais dans deux contrées différentes séparées par des montagnes si inhospitalières que très peu d'hommes sont parvenus à les traverser. L'existence de chacune des contrées est ainsi ignorée par l'autre, et n'apparait que sous forme de légendes. De ce fait, Graceling est certes chronologiquement le premier tome, mais les deux romans sont relativement indépendants l'un de l'autre et peuvent donc se lire sans forcément respecter l'ordre de parution.
Autre petite précision, j'ai lu cette saga dans sa version originale ( que je vous recommande chaudement pour ces couvertures magnifiques ) mais je n'ai, du coup, aucune idée de la qualité de la traduction française, et il se peut qu'elle ne soit pas à la hauteur du récit proposé. A vous de voir
Donc avec tout ceci en tête, je vais enfin pouvoir commencer ma critique.
La première chose qui attire dans cette saga, comme je l'ai mentionné, ce sont ces couvertures absolument magnifiques version UK (j'ai jeté un oeil aux versions françaises - une horreur- ), des couvertures qui mettent en avant des femmes dans des attitudes de guerrières, armes en main. Il n'est pas rare qu'une couverture suffise à me faire acheter un livre, ici non seulement elles m'ont totalement charmé mais en plus, après lecture des deux tomes, je trouve qu'elles collent incroyablement bien à l'univers mis en place par Kristin Cashore.
Les personnages principaux de ces romans sont en effet des femmes, des femmes fortes, des femmes dont la rage de vivre les fait tout surmonter, mais ce sont aussi des femmes qui n'hésitent pas à se défendre elle même, quitte à tuer. Elles manient le couteau, l'épée et l'arc souvent mieux que leurs condisciples masculins, et si elles vivent des histoires d'amour avec de braves hommes (soldat ou fils de roi), elles n'attendent pas sur ces derniers pour les sauver ! Franchement, je vous le dis, des histoire pareilles ça fait du bien ! Parce qu'entre une qui refuse catégoriquement le mariage et choisit elle même comment sa relation va se définir, et l'autre qui s'en tient jusqu'à la fin à sa décision de ne pas avoir d'enfant, et bien on est revigoré par des personnages féminins moins gnan-gnan que ceux auquels nous sommes habitués dans les romans de ce type
Graceling est donc l'histoire de Katsa dotée de ce qu'elle croit être le don de tuer. Dans cet univers, de ce côté de l'univers du moins, certains naissent avec une Grace, un don. Lorsqu'un enfant, durant sa première année, se voit affubler de yeux de deux couleurs différentes cela signifie qu'il va développer un don et ce don peut être absolument tout et n'importe quoi : lire les pensées, ne pas avoir besoin de respirer sous l'eau, le don de se battre, de courir très vite, de chanter parfaitement juste ou celui de prédire des tempêtes. Parfois, le don peut aussi se révéler être totalement inutile, comme ce personnage qui peut ouvrir sa bouche tellement grande qu'elle prend au final toute la taille de sa tête !
Katsa a découvert son don toute jeune en tuant, du fait des circonstances, un membre de la cour. Elle est donc considérée comme ayant la grace de tuer et, son oncle étant le roi, elle devient le point armée de cet homme sans scrupule qui l'utilise dans ses missions les plus abjectes. Elle est ainsi envoyée dans les quatre coins du royaume afin de tuer ou punir ceux qui auront osé défié ou déplaire au roi.
Mais plus Katsa grandit, plus elle prend conscience qu'elle ne parvient plus à supporter d'être le pantin de son oncle. Elle se pose de plus en plus de question sur la justesse de ses missions, son libre arbitre et aussi sur ces capacités, car si elle a grandit en étant convaincue d'être douée du don de tuer (ce qui fait d'elle une combattante quasiment imbattable), il semble que son don va au delà de ça, l'obligeant à se poser des question sur elle même.
Ce que j'apprécie toute particulièrement chez cette auteure, c'est que chaque roman mets en scène un personnage féminin fort, qui doit chercher sa liberté et son propre pouvoir dans un univers, bien sur, très masculin. Le pouvoir est donc certes aux mains des hommes, mais les femmes ont un rôle important et les reines ont même tendance à voler la vedette à leurs maris. C'est un univers inspiré de l'époque médiévale et très ancré dans les intrigues politiques des royaumes. L'histoire prend ainsi toujours place au sein d'une cour : Katsa est la nièce du roi, vit au château et se tient au courant de toute mouvement politique du royaume. Fire, personnage principale dont le 2ème tome tire son titre, est la fille d'un lord monstrueux qui avait abusé de son pouvoir et dont le souvenir hante les mémoires, tout comme Bitterblue (3ème tome) qui est la fille d'un roi cruel dont le règne a laissé beaucoup de plaies et de stigmates dans son royaume.
Chaque roman relate donc l'histoire d'une jeune femme sous la coupe d'un personnage masculin monstrueux – ou le souvenir de ce personnage – et duquel il faut qu'elle parvienne à ce libère, pour le bien être du royaume.
L'univers mis en place est d'une cohérence saisissante, souvent d'une très grande beauté, tout comme ses personnages. L'auteur donne la part belle aux descriptions très vivante des contrées et l’atmosphère n'ai jamais laissé au hasard. Il y a un véritable travail autour des lieux, des royaumes, des forêts, ou encore des châteaux qui installent systématiquement un tableau différent en fonction des déplacement des personnages.
En parlant de personnages, la galerie est très importante, et du fait des intrigues politiques souvent complexes, il est parfois un peu dur de s'y retrouver.
D'autres part, si les personnages sont fouillés, les lieux recherchés et les intrigues absolument fascinantes à suivre, on peut néanmoins regretter la facilité avec laquelle le ressort dramatique se dénoue. C'est un défaut que j'ai découvert tout d'abord à la lecture de Fire, et qui se répète encore ure fois dans Graceling. L'auteur créée une histoire prenante dans un très bel univers, mais semble avoir du mal à trouver une conclusion satisfaisante aux affrontements qu'elle met en place, qui sont pourtant au cœur de toute l'histoire. Pire, ces affrontements finaux semblent souvent passés en second plan, comme si l'auteur était plus préoccupé par les retombées de ce dénouement sur le royaume et sur les relations entre les personnages, que par le dénouement lui même.
Néanmoins, Graceling reste une lecture agréable qui a su devenir un véritable Page Turner mais qui n'arrive pas au niveau de Fire, qui est, à mes yeux, bien meilleurs que le premier tome et que je suis bien contente d'avoir découvert en premier.
Quanf à Bitterblue, ce fut une lecture très agréable qui a le mérite de mettre un point finale satiffaisant aux deux premiers tomes en faisant les deux univers se rencontrer (enfin!!!!!).
Je ne peux que recommander chaudement cette saga.
Enjoy
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