Le treizième conte - Diane Setterfield

 

 

Attention coup de cœur !

Le treizième conte (résumé pris sur livraddict) : 

Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l'écart du monde, s'est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd'hui, âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l'extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à Margaret Lea est une injonction : elle l'invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l'imaginaire. Et elle ne croit pas au récit de Vida. Dès lors, les deux femmes vont confronter les fantômes qui hantent leur histoire pour enfin cerner leur propre vérité...

Voilà un livre dont je repousse la critique depuis un certain. Curieusement j'ai plus de facilité à disséquer des livres qui m'ont déçue ou moyennement emballés qu'à parler de ceux qui ont su me plaire. Exercice de style difficile !

Bon, vous l'aurez compris, le treizième a été une très jolie découverte ! Malgré ses 400 pages je l'ai dévoré en deux jours, mettant n'importe quelle pause de la journée à contribution pour avancer dans l'histoire de la famille Angelfield.

Comme le dit le résumé, Margaret est invitée à écrire l'histoire de la vie de Vida Winter, l'une des plus grandes romancières anglaises contemporaines. Problème : Margaret n'est pas biographe (n'ayant écrit que de petits essais en amateur) et surtout, si elle travaille en librairie au côté de son père et adore lire, elle délaisse totalement le contemporain pour ne dévorer que les œuvres d'auteurs morts depuis belle lurette. Aussi, Margaret ne connait Vida Winter que de nom et ne voit absolument pas la raison de cette invitation.

Bien sur, la jeune libraire finit par accepter l'offre et part s'installer dans la demeure de Vida Winter, afin de recevoir ses mémoires. L'écrivain s'avère une vieille femme étrange qui vit recluse et a su, au fils des ans, créer un véritable mythe autour de sa vie. Personne ne sait vraiment qui est cette femme, personne ne connait même son véritable prénom (Vida Winter étant son nom de plume) et beaucoup de journalistes et de biographes se sont déjà cassés les dents à essayer de découvrir la vérité derrière cet écrivain si prolifique !

Tout d'abord, le roman nous plonge dès les première lignes dans une atmosphère un peu pesante, gothique et mélancolique ! J'ai adoré ! L'installation de Margaret aux côtés de Vida Winter, referme l'histoire en un huis clos assez étouffant et très bien maîtrisé par l'auteur. Le sombre manoir d'Angelfield, où va se situer une grande partie de l'histoire puisque étant le manoir de l'enfance et donc des souvenirs de Vida Winter, entretient cette impression d'être coupé du monde et devient même un personnage à part entière !

De plus, ce roman est également fait de récits enchâssés, en effet, l'histoire de Margaret va s'intercaler avec celle de Vida Winter, tout comme celle de plusieurs personnages secondaires dont les souvenirs ou les récits vont venir croiser ceux de nos personnages principaux. Un véritable labyrinthe tout prêt à perdre le lecteur avec de faux indices et de petits retournements de situations avant la révélation finale !

Enfin les personnages s'avèrent particulièrement fascinants. Le paradoxe étant que je ne me suis pas attachée à eux (probablement du au fait qu'il y a quelque chose de profondément brisé et même d'inhumain en eux) mais j'ai pris beaucoup de plaisir à les voir se dévoiler au fur et à mesure du récit, en particulier lorsqu'il s'agit de Miss Winter.

Pour conclure, un bon roman qui mérite bien son petit succès et un auteur à suivre pour ses prochaines publication, Le treizième conte ayant été son premier roman.